De l’importance de la géologie

Dans l’article Au-delà de l’action, j’évoque l’enrichissement des images par l’inclusion de l’action dans le cadre dans lequel elle se déroule. J’illustre ce propos par l’exemple de la grande plage de Biarritz avec la digue de Gamaritz puis le rocher de la Vierge. Dans cet exemple, ces éléments se situent en arrière-plan de l’action.

Les deux options les plus fréquentes pour enrichir une image et ainsi restituer une « scène » consistent à inclure l’arrière-plan et/ou le premier plan. Ce nouvel article montre avec plusieurs exemples comment il est ainsi possible de mettre à profit la géologie de certains spots bretons et basques en se servant de l’arrière-plan minéral et végétal.

Illustration 1 : Baie des trépassés

La baie des trépassés est, de part sa localisation et sa configuration particulière, un lieu que j’affectionne particulièrement. Et cela va bien au-delà du spot de surf qu’elle est. Quand la lumière s’engouffre entre la pointe du Raz et la pointe du Van, la vision qu’offre ce bout du monde est aussi hypnotisante qu’à la Côte sauvage.

Ce 21 octobre 2018, les conditions de surf étaient plutôt moyennes avec des vagues très propres mais de petite taille. Mais, perché de l’autre côté de la route près du Relais de la Poine du Van, j’ai pu saisir vers midi cette belle manœuvre et cette belle gerbe sublimées par la magnifique lumière qui régnait ce jour là. Avec la pointe du Raz en arrière-plan.

Illustration 2 : Porsmilin

La plage de Porsmilin se situe non loin de l’entrée de la rade de Brest, à la limite de Locmaria Plouzané et Plougonvelin. J’y suis allé ainsi qu’au Trez Hir (plus à l’ouest à Plougonvelin) pendant le Brest Surf Film Festival le 10 mai 2018.

Cette photo illustre parfaitement le prise de recul qu’il faut parfois opérer pour réussir à enrichir la vision. Je m’étais en effet garé sur le petit parking en haut de la plage, donc à quelques dizaines de mètres de l’action. Mais après avoir observé la configuration du spot, je décidais de me décaler vers l’est afin d’inclure dans le cadre la falaise située à l’ouest du spot. Je trouvais rapidement un premier point de vue en hauteur certes intéressant mais encore trop près de l’action à mon goût. Je continuais donc de m’éloigner et finissais par me placer définitivement au pied d’une petit falaise et à quelques mètres au dessus du niveau de la mer. Depuis cet endroit, non seulement le pic était bien placé par rapport à la falaise mais en plus une avancée rocheuse venait enrichir le premier plan ! Je me suis rendu compte après coup en regardant les images satellites que j’étais à environ 300 mètres du pic. Conclusion : plus on se gare près du spot, plus il faut s’en éloigner.

Illustration 3 : Coupe de Bretagne 2017 à Port Blanc

Quand je vais photographier sur mon « home spot » qu’est le beach break la Côte sauvage, je me place la plus part du temps vers la moitié sud, du côté de Port Marie, Port Rhu voire Port Bara. Quand ça fonctionne, les vagues sont souvent plus consistantes et plus propres qu’au nord, bref plus photogéniques. Et cela n’empêche pas parfois de pouvoir inclure la pointe du Percho en arrière-plan. Cette Coupe de Bretagne 2017 fut donc un bon prétexte pour m’obliger à aller à Port Blanc et à mettre dans le cadre la pointe du Percho quand les compétiteurs se plaçaient sur les droites au nord du spot. Illustration ici avec un petit turn du bigouden Hugo Tosetti.

Illustration 4 : Port Blanc

Voici une autre illustration de l’utilisation de la pointe du Percho, avec notre « hot local » Lucas Le Gouarin, dans la froidure et la lumière matinale de la fin de l’année 2016.

Illustration 5 : grande plage de Biarritz

Retrouver ici l’article consacré à cette scène.

Illustration 6 : Baie des Trépassés

La baie des trépassés a le double intérêt d’avoir des falaises de chaque côté, avec la pointe du Raz à gauche et la pointe du Van à droite. Après l’exemple plus haut avec la pointe du Raz, voici un exemple avec la pointe du Van.

Illustration 7 : Lafitenia

Quand on quitte la route côtière pour aller à Lafiténia, on empreinte le chemin d’Aguerria pour traverser le quartier très urbanisé d’Acotz et on se gare sur un parking circulaire bitumé, près de résidences, du domaine de Kokotia et d’un restaurant. Bref, au milieu de la civilisation, comme souvent sur la côte basque. Mais dès que l’on descend le très pentu chemin de Lafitenia on bascule dans un tout autre univers. Un univers sauvage où s’entremêlent roche et sable.

Ce matin du 8 mars 2014, il y avait une compétition locale sur la droite du spot. Après avoir pris quelques clichés classiques pendant les séries, je m’éloignais du pic en allant vers la gauche de la baie, à l’opposé. Ce point de vue me permettait de « placer » la très caractéristique falaise nord derrière l’action, avec ici un freesurfer pour le coup.