Déclencher au bon moment, c’est bien. C’est même indispensable. Et le bon moment, le moment décisif, c’est lorsque l’action dégage le plus d’intensité. Placer le sujet au bon endroit dans le cadre, lors de la prise de vue puis lors de l’édition, est tout aussi indispensable. Là, il existe plusieurs options, pour peu qu’il y ait un minimum d’espace devant le sujet (à gauche du cadre si le sujet vient de la droite, à droite s’il vient de la gauche). Enfin, le choix du placement influe significativement sur la façon de restituer l’action, suivant les conditions (géographie du spot, position de l’action, marée, position du soleil, témérité du photographe…). Ces trois éléments, auxquels on peut ajouter ceux non maîtrisés par le photograohe, comme la qualité des vagues et le niveau de maîtrise du rider, sont nécessaires à la production d’une belle photo. Voilà quelles étaient mes principales préoccupations lors de mes premières années de pratique de la photo d’action. Trouver un bon placement, placer le sujet au bon endroit et déclencher au bon moment pour faire une belle photo de sport. Mais, progressivement, à la fois de manière spontanée et aussi influencé par le travail des autres, j’ai ressenti le besoin d’aller au-delà de la « simple » photo de sport. Les dix ans de photo de paysages qui ont précédé n’ont sans doute pas été étrangers à cela. Besoin d’enrichir l’action en incluant le paysage, quand c’est possible, afin de restituer une scène à part entière, c’est à dire une action qui se déroule à un endroit précis, unique et potentiellement reconnaissble. Pour dire « La scène est à … », un peu comme en préambule des pièces de Molière (!). Elargir le cadre permet également de restituer l’ambiance créée par la lumière et parfois, avec cet élément, de deviner durant quelle saision a été prise la photo. Inclure le paysage peut aussi contribuer à donner un intérêt à la photo pour compenser l’absence d’une lumière de qualité. Un exemple ci-dessous, à la grand plage de Biarritz en août 2016. A l’arrière-plan, la digue de Gamaritz puis le rocher de la Vierge. |
Contextualiser et enrichir ainsi l’action en incluant d’autres éléments que le sujet, la manoeuvre et la vague, ajoute du relief à l’image. Il y a beaucoup de situations qui, en elles mêmes, n’ont pas d’intérêt du point de vue photographique. Mais en ne se limitant pas à l’action on peut valoriser une manoeuvre quelconque. Et là, l’action prend une autre dimension, créant une sorte de symbiose où le cadre et l’action se mettent en valeur mutuellement, idéalement sublimés par la lumière. Sur un plan plus terre à terre, rechercher ce style d’image est très pratique pour le photographe car cela permet de se contenter d’un matériel plus léger. Le grand téléobjectif et le monopode ne sont plus nécessaires. Travailler à main levée permet d’être plus mobile et plus réactif. Et, sur les spots accidentés, avec l’appareil en bandoulière on dispose de ses deux mains pour assurer sa sécurité. Ken tuch’. |
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SIRET : 792673972 00016
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